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La vie sur les Îles

LA VIE SUR LES ÎLES

Points de vue des locaux sur les joies et les difficultés de la vie sur les îles Amherst, Wolfe, Simcoe et Howe.

En bordure de Kingston, le long du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent se trouvent les îles Amherst, Wolfe, Simcoe et Howe, accessibles par bateau. Elles ont chacune leur histoire, leur art, leur folklore, leurs paysages, leur faune et leur communauté uniques. Elles font partie de Kingston dans les circonscriptions électorales provinciales de l’Ontario, et beaucoup de leurs habitants se rendent en ville pour travailler, mais elles sont souvent négligées lorsqu’il s’agit de dialogue et d’identité à l’échelle de la ville, et parfois même complètement oubliées. Pour de nombreux insulaires, leur maison est en fait l’un des secrets les mieux gardés de la région de Kingston.

 

Île Amherst

L’île Amherst, qui ressemble un peu à un calmar vu du ciel, est située à 10 kilomètres à l’ouest de Kingston, sur le lac Ontario. Mesurant plus de 20 km de long, c’est l’une des plus grandes îles des Grands Lacs.

Habitée autrefois par des peuples autochtones, l’île Amherst a été concédée par la Couronne en 1788 à Sir John Johnson, leader loyaliste britannique pendant la révolution américaine, officier militaire et politicien canadien. En 1823, sa fille, Catherine Marie Bowes, a pris le contrôle de l’île. Mais, selon les rumeurs, elle aurait ensuite perdu l’île aux mains d’un aristocrate anglo-irlandais, Stephen Moore, 3e compte de Mount Cashel, lors d’une partie de cartes en Irlande.

Le compte a amené de nombreux immigrants irlandais sur l’île, dans l’espoir de renforcer le commerce transatlantique des céréales avec une industrie agricole prospère. Suivant sa croyance évangélique en l’amélioration de la condition humaine, la religion a grandement influencé l’île : à ce jour, l’île compte trois églises pour une population d’à peine 450 habitants en hiver et 800 en été.

Keith Miller, producteur laitier de septième génération retraité, est l’un de ses habitants de longue date et l’un des plus vieux hommes de l’île. Il fait du bénévolat dans un musée local : il participe à l’assemblage et à la construction de vieilles pièces de ferme pour les expositions.

« J’ai eu la chance de vivre dans la bonne période. J’ai commencé ma carrière d’agriculteur avec des chevaux et l’ai terminée [avec] des pulvérisateurs à contrôles automatiques… Ça a beaucoup changé en 70 ans », explique le septuagénaire. « Il ne reste plus qu’une seule ferme laitière. Quand je travaillais, il y en avait environ 15. En 1948, nous étions 96 producteurs laitiers sur l’île. »

Keith affirme que l’île Amherst a changé de façon drastique durant ses 77 ans, notamment avec la disparition des fermes et du village de pêcheurs. Par exemple, avant 1975, l’île n’était pas desservie par un traversier en hiver. Keith se souvient avoir construit des routes sur la glace pour se rendre sur le continent.

« On creusait des trous dans la glace et on y plaçait des cèdres, on les laissait geler afin d’avoir une route à suivre pour éviter de nous perdre dans une tempête, ce qui pouvait arriver en deux secondes autrement», décrit Keith. Bien que la vie avec les traversiers soit unique pour la plupart des gens, Keith affirme qu’on s’y fait. «Je ne m’en inquiète jamais, parce qu’il y a toujours un autre bateau dans une heure.»

Il a une émission à la station de radio bénévole d’Amherst, CJAI 92,1 FM, appelée « 150 Years Made in Canada » (150 ans de fabrication au Canada). Pour trouver le nom de l’émission, Keith et sa co-animatrice, Janet Scott, ont additionné leurs âges, pour une somme de 150, ce qui coïncidait avec le 150e anniversaire de la Confédération. Tous les mardis matin, Keith et Janet font jouer de la musique canadienne, lisent des livres d’histoire locale et font le point sur les activités de l’île. Ce sont de bons amis. Ils se sont rencontrés sur le conseil du musée il y a des années. C’est leur amour pour l’histoire de l’île qui les a rapprochés.

Janet, une enseignante retraitée, a vécu à Ottawa et à Kingston avant de s’installer sur l’île en 1984. Elle et sa famille sont de fervents observateurs d’oiseaux. Ils cherchaient un endroit à la campagne pour observer encore plus d’espèces. Connue sur l’île comme la « dame des oiseaux », Janet donne des visites guidées, a une émission de radio sur les oiseaux et rédige des articles sur les oiseaux dans le bulletin de l’île : The Beacon.

Janet adore le sentiment de communauté de l’île. « J’ai été épatée quand je suis arrivée ici. Si vous arrêtez votre voiture sur le bord de la route, tous les passants s’arrêteront pour vérifier si tout va bien », dit-elle. « J’ai vécu à Kingston durant 14 ans et la vie ici est tellement différente. Un jour, les déneigeurs se sont arrêtés pour s’assurer que je n’étais pas en difficulté. Ça n’est jamais arrivé à Kingston »

Durant plus de 20 ans, Keith a travaillé à temps partiel comme préposé à la décharge du dépotoir de l’île, où, il s’occupait aussi du kiosque d’information mobile. « Grâce à ce travail, je connais tout le monde. Je me devais de tirer des liens étroits pour bien connaître les utilisateurs, y compris la quantité de déchets qu’ils produisent. J’ai fini par connaître tout le monde. Ils me posaient toujours des questions. Par exemple : Qui pourrait me creuser un puits? Qui sait réparer des choses? », affirme Keith.

« Lorsque vous êtes nouveaux sur l’île, c’est l’endroit où aller. C’est la personne à qui parler si vous avez besoin d’aide », rigole Janet. « Connaissez-vous un gestionnaire de dépotoir qui a une mangeoire à oiseaux? Je peux aller au dépotoir et observer sa mangeoire », ajoute-t-elle en riant.

Malheureusement, malgré l’unité de l’île, Keith dit que la communauté n’a jamais été aussi fracturée qu’aujourd’hui. La controverse entourant le Projet d’énergie éolienne sur l’île Amherst a entraîné une grande division au sein de sa population. Opéré par Windelectric inc., le projet est une initiative du gouvernement de l’Ontario visant à promouvoir l’énergie renouvelable en construisant 27 éoliennes sur l’île. Bien que Janet et Keith aient des avis contraires concernant ce projet, ils s’assurent de ne pas laisser leurs différends nuire à leur amitié.

« Ça a complètement divisé l’île », dit Keith. « C’est devenu très difficile. Ce sera long, mais ça va s’améliorer parce que nous allons tous mourir. Les jeunes ne vont pas garder une telle rancune ».

« Pour le moment, c’est triste de voir des voisins montés les uns contre les autres, parfois des gens d’une même famille. C’est triste », ajoute Janet. « Comme a dit Keith, on doit seulement attendre et espérer que les jeunes oublieront. »

 

Île Wolfe

LA VIE SUR LES ÎLES

Emilie Steele est une habitante de l’île Wolfe dans l’âme.

Nommée Ganounkouesnot (longue île debout en langue autochtone) à l’origine, l’île Wolfe faisait partie des terres de chasse traditionnelles du peuple mohawk Tyendinaga. Située à l’embouchure du fleuve, c’est la plus grande des Mille îles avec une largeur de 29 km. On peut y accéder par traversier de Kingston et de l’autre côté de la frontière, de Cape Vincent dans l’état de New York.

Il s’agit de l’île la plus peuplée avec plus de 1 400 résidents en hiver (ce nombre peut doubler, parfois même tripler en été). C’est aussi l’île qui a l’accès le plus facile au centre-ville. Elle fonctionne donc plutôt comme un petit village annexe et moins comme une région de campagne éloignée comme, disons, l’île Amherst. En été, l’île est un paradis pour les touristes, campeurs et propriétaires de chalets. Marysville est le cœur de l’île, avec son populaire restaurant grill, sa pâtisserie, son épicerie, sa pizzéria et son café.

Emilie Steele affirme être tombée sous le charme de l’île et de sa scène artistique éclectique après avoir été à son festival de musique lorsqu’elle étudiait à l’université Queen's. Née et élevée dans une banlieue de Guelph, elle s’est installée sur l’île en 2014, quelques années après avoir obtenu son diplôme. Maintenant âgée de 30 ans, Emily affirme que la vie sur l’île combine le meilleur de la vie campagnarde et de la vie urbaine dynamique. Vivre aussi près du centre-ville, c’est comme « avoir Kingston dans sa cour arrière ».

Cette dualité de l’île permet à Emily de travailler comme paysagiste et jardinière en été et comme employé à temps partiel d’un bar en hiver, sur le campus de l’université. Elle a ainsi l’occasion de se concentrer sur son travail d’artiste et de musicienne durant ces temps libres. « C’est un lieu agréable, différent et assez créatif. À la vente artisanale d’hiver, vous rencontrez vos voisins qui, tout comme vous, créent des œuvres d’art originales alors que vous n’en aviez aucune idée », explique Emily.

« Ce sont les petits moments qui font la vie sur l’île », ajoute-t-elle. « Je ne suis pas une personne religieuse active, mais le dimanche matin, j’adore entendre le son des cloches qui s’emballent après un moment et rappellent un charmant petit village. Le chien de nos voisins, Charlie, chante avec elles. C’est un beau moment qui se répète tous les dimanches matin. »

Emily affirme que les mois d’été apportent un dynamisme à l’île, ce qui compense les mois d’hiver plus tranquilles. « Lorsque les bateaux reviennent au village, c’est comme s’il y avait un arc-en-ciel au-dessus de Marysville, même si le ciel est gris », dit-elle. « Ils donnent le pouls et l’énergie de la place. »

En novembre 2017, le gouvernement de l’Ontario a annoncé ses plans de bâtir deux nouveaux traversiers pour l’île Wolfe et l’île Amherst, une initiative visant à faciliter le navettage et à le rendre plus fiable. Aujourd'hui, le traversier de l’île Wolfe transporte 75 véhicules, un ajout qui, selon Emily, contribue à une augmentation du tourisme et à l’économie de l’île.

Brian MacDonald, éleveur de bovins de sixième génération et résident de longue date de l’île Wolfe, est du même avis. Brian est le trésorier de la Société historique de l’île Wolfe. Lui et sa femme Brenda sont aussi des membres actifs de la Société de préservation du phare de Nine Mile Point. Ce phare est bâti sur l’île Simcoe (au large de la pointe nord-ouest de l’île Wolfe). Datant de plus de 200 ans, c’est l’un des plus vieux phares actifs canadiens des Grands Lacs. Branda, Brian et d’autres locaux ont créé l’organisme à but non lucratif après que le gouvernement fédéral a pris la décision de vendre des centaines de phares au pays. La société a soumis une offre pour l’achat du phare et « attend patiemment » une décision depuis 2015.

Brenda, bibliothécaire et agricultrice à la retraite, est née et a grandi sur l’île Simcoe. Sa mère, Lois Eves et son frère, Donald Eves, y vivent toujours. « Lorsque j’étais très jeune, le meilleur ami de mon père était un des gardiens du phare. J’y ai passé la nuit », explique Brenda. « C’était difficile de dormir à cause de la corne de brume. Dans la chambre, on entendait le “ hoooonk ”. Mon père a remplacé quelques fois le gardien du phare et certains membres de la famille, grand-père Eves, s’en sont occupés pendant un moment. »

« Deux offres ont été faites : celle de notre organisme à but non lucratif et une autre du secteur privé. Ce serait tragique si nous perdions l’accès public à ce qui est selon moi un trésor national », mentionne Branda. « C’est une de ces choses qui vous donnent envie de vouloir protéger votre patrimoine. »

 

Île Simcoe

La plus petite des quatre îles, l’île Simcoe fait seulement 6 km de long. On peut s’y rendre avec un bac à câble de trois voitures de l’île Wolfe. En 1792, le lieutenant-gouverneur du Haut-Canada, John Graves Simcoe, a nommé les îles de l’archipel le long du fleuve Saint-Laurent en l’honneur des généraux de la bataille des Plaines d’Abraham — James Wolfe, Jeffery Amherst et William Howe — et la dernière fut nommée l’île Simcoe.

Aujourd’hui, seuls 20 résidents à temps plein habitent l’île. Lois Eves, 87 ans, a quitté Kingston pour s’installer sur l’île lorsqu’elle a marié un insulaire en 1959. Elle et sa famille vivaient sur l’île avant l’arrivée du traversier. En fait, dit-elle, avant 1965, si vous vouliez vous rendre à Kingston, il fallait prendre un bateau de pêcheur. « La période où j’ai vécu à Kingston a probablement été la plus solitaire », se souvient Lois. « Je vivais dans un appartement au deuxième étage. Des centaines de personnes passaient devant ma porte tous les jours, mais je n’en connaissais aucune. »

Lois et son mari possédait une ferme et une entreprise de pêche commerciale. Son fils, Donald Eves, habite toujours sur l’île avec sa jeune fille. Il possède une petite exploitation bovine et est le capitaine du traversier Simcoe, un emploi qu’il détient depuis 33 ans.

« Il y avait beaucoup de fermes sur Simcoe à un moment. Il y en avait plus de 80 lorsque nous avions la nôtre », précise Lois. Donald affirme que le manque de transport en hiver est l’aspect le plus difficile de la vie sur l’île. Les résidents doivent alors marcher ou conduire sur la glace pour se rendre à l’île Wolfe. Donald précise qu’il se prépare plusieurs semaines à l’avance, en cas de tempête ou de fonte de la glace. Il s’inquiète souvent à propos de sa fille qui doit traverser la glace pour se rendre à l’école.

Même si la population est très petite, Donald et Lois n’ont jamais eu envie de quitter l’île. « Je ne me sens jamais seule », dit Lois. « Mon mari est décédé il y a 10 ans et j’ai choisi de rester sur l’île. C’est ma maison. »

Ile Howe

Wendy et David Jones, fiers propriétaires des chambres d’hôtes de l’île Howe

Située sur le fleuve Saint-Laurent, à l’est de Kingston, l’île Howe mesure 13 km de long. Le canal principal du fleuve Saint-Laurent passe au sud de l’île; le canal Bateau passe au nord, entre l’île et le continent. L’île Howe a d’abord été nommée Ka-ou-enesegoan par les Iroquois.

Deux services de traversiers relient l’île au continent. Un traversier exploité par le comté assure la liaison avec la communauté de Pitts Ferry de l’ouest. L’autre traversier exploité par la ville (principalement utilisé pour les passagers debout) relie Gananoque à l’ouest. Vous pouvez traverser l’île en voiture sur toute sa longueur sans avoir à faire demi-tour et à retracer votre route.

Avec une population de 450 en hiver et de 800 en été, l’île Howe est surtout habitée par des agriculteurs, des propriétaires de chalets et des retraités. Il y a très peu d’activités commerciales et l’espace public est limité.

Bonnie Ottenhof, infirmière autorisée retraitée, a passé la majeure partie de sa vie sur l’île Howe. Descendante de quatre générations d’insulaires, elle a grandi dans une famille d’agriculteurs. Elle a déménagé dans le vieux canton de Kingston peu de temps après son mariage, mais est revenue sur l’île après avoir eu ses enfants. Bonnie décrit sa vie d’enfant sur l’île Howe comme étant paisible, mais toujours occupée. Elle se souvient d’étés passés à nager et d’hivers à patiner sur l’étang, et des concerts de Noël dans l’une des trois écoles n’ayant qu’une seule salle de classe de l’île.

« Les gens de l’île tenaient beaucoup à ce que nous, les enfants, ayons une éducation », dit Bonnie. « Mon frère et mes sœurs plus âgés se rendaient à l’école en corbillard. C’était leur autobus scolaire. Il avait encore les sièges en velours. Quand ce fût mon tour d’aller à l’école, je m’y rendais en camion à bétail converti. C’est tout ce que le canton pouvait se permettre à l’époque. »

Bonnie est préoccupée par le passage d’une communauté agricole à une île composée de grandes et riches résidences d’été. « En arrivant, vous avez sûrement remarqué ces magnifiques demeures sur l’île. C’est ce qui caractérise l’île maintenant », explique-t-elle. « Il y a beaucoup de retraités (insulaires) fortunés. Il y avait très peu de chalets avant les années 60. On observait autrefois des camions, des fourgonnettes de paille et des tracteurs. Ce sont maintenant des Escalades, des Lexus et des camions de services qui utilisent le traversier. »

« Le sentiment de communauté est perdu à mon avis. En tant que communauté agricole, on se rassemblait parce que nous avions besoin de socialiser. Maintenant c’est plus… fracturé. Le centre communautaire où nous nous rendions le matin rejoindre de vieux amis pour aller prendre un café n’existe plus. « Je suis seule ici maintenant. Mon mari est décédé il y a deux ans. Voilà où j’en suis : dans la dernière étape de ma vie et je me demande si je devrais rester », partage Bonnie, ajoutant que d’autres veuves de l’île se questionnent aussi à ce sujet.

Depuis 1979, elle vit sur une belle ferme qu’elle nomme « le cœur du clan Ottenhof ». Depuis la galerie de sa cuisine, elle peut voir la ferme MacDonald, de l’autre côté de l’eau sur l’île Wolfe. « Mon père disait toujours qu’il ne faut pas devenir un fardeau pour ses enfants, et j’y crois. Je suis encore autonome. Je conduis toujours. Aussi longtemps que je pourrais le faire, je vais rester », précise Bonnie.</p.

Toutefois, elle s’inquiète de l’avenir de la communauté. « Je ne sais pas ce qui va se passer quand nous, les vieux, mourront. Qui s’occupera de ces maisons? », se demande-t-elle. « Il y aura toujours des gens riches de Toronto qui viendront acheter des terres sur l’île Howe, pour “ nicher ” dans les îles, comme ils disent. »

Wendy et David Jones sont aussi retraités, mais n’habitent pas sur l’île depuis très longtemps. Après avoir vécu 30 ans en Australie, ils sont revenus au Canada en 2004. Ils possèdent maintenant les chambres d’hôte de l’île Howe depuis 10 ans. Wendy précise qu’ils ne font pas ce travail pour l’argent, mais plutôt pour rencontrer des gens qui viennent des quatre coins du monde. « Nos clients viennent de tous les horizons possibles, c’est incroyable », dit Wendy.

Le couple affirme qu’ils sont tombés en amour avec l’île dès qu’ils ont mis le pied dans leur ferme de 200 ans. Même si Wendy convient que les nouveaux arrivants sont plus nombreux que les anciens habitants, elle affirme que c’est un témoignage des charmes de l’île et non une source d’inquiétude.« Vous croyez que vous achetez simplement une maison ici, puis vous réalisez que vous faites partie d’une communauté de gens qui partagent les mêmes idées et qui aiment l’île pour ce qu’elle est. Je pense que les gens qui sont nés et qui ont grandi ici ont un peu peur du changement. « Nous l’aimons telle qu’elle est, et la dernière chose que nous voudrions faire, c’est la changer. »

Cet article a été publié initialement dans Kingston Life, un magazine local publié tous les deux mois qui explore tout ce qui concerne Kingston. Pour lire d’autres d’articles intéressants, visitez : www.kingstonlife.ca.

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